2 jours/semaine à encoder des données : gaspillage du temps de travail ?

La Dilapidation du temps et des compétences : entre souscription et saisie de données

La transition d'un devis à une souscription prend généralement entre une et deux semaines. Plus surprenant encore, les souscripteurs consacrent en moyenne trois heures quotidiennes à la saisie de données, représentant près de deux jours de travail hebdomadaires engloutis par des processus manuels désuets.

C'est ce que révèle l'étude d'Hyperexponential. Près de la moitié des souscripteurs interrogés reconnaissent qu'il leur faut au moins une semaine pour compléter les modèles de tarification, tandis qu'un sur cinq évoque un délai allant jusqu'à un mois. De plus, un tiers d'entre eux sont confrontés à des révisions par les pairs qui s'étendent sur trois à quatre semaines en moyenne. Seule une minorité (10 %) a réussi à réduire ce processus à moins de deux jours.

L'adoption de l'automatisation, à l'image d'autres secteurs, pourrait libérer considérablement le potentiel des souscripteurs, leur permettant de se focaliser sur des enjeux de risque plus complexes et évolutifs mais aussi sur la satisfaction clientèle. 

Actuellement, les procédures de tarification et de souscription sont excessivement longues. Des méthodes obsolètes et des systèmes inefficaces entravent la productivité des souscripteurs et actuaires alors qu'elle est la source principale de trafic sur les sites web. 

Les actuaires, en particulier, pâtissent de l'utilisation d'outils de tarification inadéquats. Aux États-Unis, la conception et l'implémentation d'un nouveau modèle de tarification exigeaient en 2023 environ 200 jours pour les actuaires spécialisés et commerciaux, contre 150 jours au Royaume-Uni. Même pour de simples ajustements de paramètres, le délai moyen d'implémentation est de 23 jours, et il faut compter 57 jours pour les modifications de base de données.

Ces délais, bien qu'ils reflètent la rigueur des actuaires, suggèrent également un manque d'agilité dans le lancement de nouveaux produits. L'archaïsme des technologies de tarification rallonge inutilement les processus, qui pourraient être bien plus rapides. Comme par exemple avec l'adoption d'une technologie Cloud, qui permet de traiter des données en temps réel. 

Si l'automatisation a boosté la productivité dans de nombreux secteurs, le monde de l'assurance a tardé à embrasser la transformation numérique, et le secteur en paie les conséquences. Pour anticiper un marché en mutation, les assureurs doivent miser sur des technologies qui renforcent l'autonomie des souscripteurs et génèrent des insights exploitables en temps réel.

Quelques acteurs avant-gardistes du secteur des assurances spécialisées et commerciales ont déjà entamé ce parcours de transformation, on pense notamment à AXA UK qui a adopté le Cloud dans sa politique de gestion de l'assurance vie, lui permettant ainsi d'améliorer l'efficacité des coûts et de stimuler l'innovation.

Source: The State of Speciality and Commercial Pricing 2023 (Almost) everything you know about insurance pricing is wrong, Hyperexponantial.